Dans une société qui recherche de plus en plus des moyens durables de consommer, la mode de seconde main a su se faire une place de choix. Mais est-ce réellement un cadeau pour la planète ou plutôt un cauchemar industriel ?
Écologie vs Économie : Le dilemme de la mode de seconde main
Parfois, les meilleures intentions peuvent avoir des conséquences inattendues. Nous cherchons tous à réduire notre empreinte carbone et adopter une mode plus durable. Or, derrière la noble cause de la seconde main se cache une réalité économique plus complexe.
En effet, si l’idée de donner une seconde vie à un vêtement est séduisante d’un point de vue écologique, elle peut aussi donner lieu à une production accrue. Les détaillants profitent de cette tendance pour fabriquer plus de vêtements, sachant qu’ils seront peut-être revendus plus tard. De plus, la relation prix-qualité n’est pas toujours garantie et pour des raisons de durabilité, il serait plus économique d’acheter un vêtement neuf de qualité qui durera plus longtemps plutôt que plusieurs vêtements d’occasion de qualité moindre.
Analyse du cycle de vie d’un vêtement de seconde main : Les dessous peu glamour de la fast fashion
Il ne faut pas se voiler la face : la production de vêtements, deuxième ou première main, a un coût environnemental. Pour faire simple, chaque étape du cycle de vie d’un vêtement consomme de l’eau, de l’énergie et génère des déchets. Selon l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), un jean classique consomme par exemple 3616 litres d’eau !
L’évolution du marché du vêtement de seconde main : Opportunités et défis pour l’avenir
Face à ces enjeux, les plates-formes de vente de seconde main et les boutiques vintage doivent redoubler d’efforts pour convaincre. Plus que la simple démarche de recyclage, c’est le rapport entier que nous entretenons avec nos vêtements qui doit évoluer. Nul besoin d’une nouvelle garde-robe chaque saison, le « less is more » triomphe aussi dans la mode.
Ainsi, malgré les défis qui l’entourent, nous pensons que la mode de seconde main a un potentiel énorme. Elle peut à la fois créer de l’emploi, contribuer à une économie plus circulaire et surtout, changer l’industrie de la mode de l’intérieur.
Terminons sur ces dernières données : selon une étude réalisée par le cabinet de conseil Boston Consulting Group et la plate-forme de seconde main Vestiaire Collective, la mode de seconde main pourrait représenter 13% du marché global de la mode d’ici 2024, contre 7% actuellement. Pas besoin de conclusion, ces chiffres parlent d’eux-mêmes et montrent clairement le potentiel de développement de ce secteur.